Méthode des drifts


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Pour mettre en station finement une monture équatoriale, afin qu'elle puisse suivre les étoiles sans autoguidage pendant une période relativement longue (on parle de 8 à 20 minutes), il existe principalement deux méthodes, la méthode de Bigourdan et celle de King. Une troisième méthode inspirée de celle de Bigourdan et décrite plus bas est possible, elle nécessite toutefois l'utilisation d'un Appareil Photo Numérique ou d'une caméra CCD.

LA METHODE DES DRIFTS :

Cette méthode qu'on traduit par méthode des dérives, suppose l'usage d'une caméra CCD  ou d'un Appareil Photo Numérique.

On effectue une mise en station approximative, mais la plus proche possible de l'alignement polaire, au moyen d'un viseur polaire par exemple. En premier et pour s'éviter des désagréments, on fait en sorte d'orienter le capteur Nord/Sud (la hauteur de l'image doit être dans ce sens). Puis, on vise une étoile de magnitude 5 à 8 en fonction de la sensibilité de l'APN ou de la caméra CCD. On fait en sorte que cette étoile soit décentrée sur le capteur, par exemple on la place à 20 % de la largeur du capteur en partant de la gauche et idem en partant du haut de l'image.

On va tout comme pour la méthode de Bigourdan choisir une étoile proche de 0° de déclinaison et  proche du méridien.

En premier lieu, il faut configurer la raquette de commande pour qu'elle donne des ordres à la monture en vitesse de suivi, c'est primordial, une autre vitesse et l'étoile sortira du capteur trop vite !

On règle des poses unitaires de 245 secondes. Cette durée est fonction de la taille du capteur et de la focale de l'instrument sur lequel il est fixé. Une durée de 245 secondes est appropriée pour un capteur type KAF-8300 avec 900 mm de focale. La trace laissée dans un sens a en fait 120 secondes de durée, les 120 secondes restantes étant utilisées pour le mouvement inverse !

1 - Nous réglons en premier le plan méridien.

On débute ensuite la prise de l'image, il faut poser les 5 premières secondes sans rien toucher, puis pour les 120 secondes suivantes on appui sur le bouton de la raquette qui permet de générer un mouvement apparent de l'étoile vers le bas du capteur (si on a choisi de mettre l'étoile initialement en haut du capteur bien entendu). Dès la 121ème seconde on appui sur le bouton de la raquette qui permet d'effectuer le mouvement inverse, on va dés lors se retrouver avec une image qui ressemblera à ceci :

 

Les 5 premières secondes de pose auront permis de marquer l'emplacement de départ de l'étoile, puis la pression sur le bouton vers le bas dessinera un trait constitué par le mouvement de l'étoile enregistré sur le capteur. Le retour sera identifié grâce à un autre trait également mais sans étoile marquée à son extrémité.

La différence entre la position de départ et celle de retour révèle l'erreur de mise en station sur le plan méridien. Elle permet aussi de voir la qualité des engrenages de la monture, une trace pas droite mais qui ondule plus ou moins vite ne présage rien de bon quant à la qualité du suivi qu'on obtiendra ! C'est en général le signe que les engrenages de la monture sont soit de mauvaise qualité, soit ont souffert.

On va dés lors procéder à plusieurs ajustements du bouton de réglage de l'azimuth et recommencer l'opération autant de fois qu'il faudra :

 

Jusqu'à la dernière image qui doit avoir l'aspect suivant :

Le réglage du plan méridien sera alors optimum, les traces " aller" et" retour" se confondent.

 

2 - Réglage de l'inclinaison de la monture.

 

Tout comme pour le plan méridien les 5 premières secondes de pose permettrons de marquer l'emplacement de départ de l'étoile,

puis la pression sur le bouton vers la droite dessinera un trait constitué par le mouvement de l'étoile. Le retour seraidentifié grâce

à un autre trait également mais sans étoile marquée à son extrémité.

 

La différence entre la position de départ et celle de retour révèle l'erreur de mise en station en inclinaison.

 

On va dés lors procéder à plusieurs ajustements du bouton de réglage de Latitude et recommencer l'opération autant de fois qu'il faudra :

   

Lorsque l'image se présentera de cette façon :

Le réglage de l'inclinaison sera optimum, la trace aller et retour de l'étoile doivent se confondre !

On peut ajuster encore plus les réglages en allongeant le temps de pose les trainées seront plus longues et un angle très fermé pourra apparaître. Par contre nous serons limités par la taille du capteur et la focale de l'instrument. A titre d'exemple sur un KAF8300 avec 950 mm de focale, 120 secondes de trajet à la vitesse de suivi en guidage permettent de parcourir la moitié à peu près de la hauteur du capteur. En pratique cela signifie qu'il ne faudra pas recourir à cette méthode pour des poses supérieures à 485 secondes (5s de marquage + 240 s aller et 240 s retour), ensuite bien évidemment si la focale est plus courte et le capteur plus grand on peut très bien imaginer faire des réglages de 15 minutes aller et autant en retour le réglage n'en sera que plus fin, la limite sera la fatigue du doigt qui appui sur le bouton de la raquette !

Bien entendu on vérifiera ensuite au moyen d'une image posée le double du temps de rotation de la vis sans fin, les étoiles devront être rondes sans autoguidage.

Cette méthode reprend les principes de Bigourdan, mais le fait de voir l'écart matérialisé permet d'effectuer un réglage plus rapidement. En pratique si on dégrossit avec des aller retours de 245 secondes on arrive à un réglage approximatif rapidement, en 60 à 90 minutes on peut approcher une mise en station inférieure à 30 " d'arc ! Charge à vous d'affiner en posant plus longtemps sur les derniers réglages.


 

 

 


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